1ère ligne de Tramway de l'Agglomération Tourangelle - Le jour - Tours (37) 2013

A l’instar d’autres réalisations françaises de tramway, ce projet a à cœur d’associer la mise en place d’un transport public à des projets de requalification urbaine, dans une ville de Tours, riche d’un important patrimoine vert historique, et située dans la région dite “capitale des jardins de la France”. Le projet propose une image respectueuse de l’histoire et du paysage dont l’écriture reprend un certain nombre de symboles, mais aussi celle d’une nouvelle identité de ville, libre, créatrice et innovante. Pour cela, le projet a été conçu en cherchant à concilier l’efficacité du mode de transport, une image unitaire et fédératrice de la ligne, et un aménagement de l’espace public de qualité, en rapport avec l’agglomération Tourangelle, sa dynamique architecturale et paysagère.L’idée a été de façonner une sorte de « boulevard métropolitain » reliant Tours et Joué les Tours, bordé par une grande variété d’institutions ou d’événements architecturaux et/ou urbain (les mairies, le pont Wilson, l’église Saint julien, le palais de justice, la gare, le palais des sports les deux Lions etc.), qui fasse écho aux grandes transformations urbaines qui ont accompagné les mutations de la ville de Tours dans ses enceintes successives, (aménagement du grand axe, Tranchée, avenue de Grammont, réaménagements des anciennes fortifications du 17ème siècle, Boulevards Béranger et Heurteloup), et ce, à l’échelle urbaine nouvelle d’aujourd’hui qui est celle de l’agglomération. Par son ampleur, cette idée répond ainsi au concept du « quatrième paysage » à la fois dans sa caractéristique d’unicité et sa dimension physique. Celle-ci est ensuite magnifiée par la conception d’une mise en lumière de la ligne choisie « blanche » et unique, afin d’identifier et d’unifier clairement son tracé, en contraste avec la lumière jaune majoritairement utilisée aujourd’hui dans la ville et ainsi d’offrir ainsi l’image d'une ligne unitaire et fédératrice. Cependant à l’instar du 4eme paysage qui se veut à la fois unique et pluriel car il est composé de ceux en place dont il reflète les différentes composantes, la conception des aménagements urbains et paysagés révèle une identité qui est aussi « multiple ». Celle ci se veut en effet, attentive et respectueuse de tous les  lieux traversés. Empreinte d’une contextualité naturelle et logique, elle se nourrit donc de l’architecture et des paysages en place pour installer le passage du tram en douceur sur son parcours. Ainsi le parti d’aménagement s’exprime, au-delà des grands principes de conceptions mis en place dans sa démarche, (clarté, linéarité, axialité), qui garantissent cette cohérence, par une multitude d’adaptations particulières et de détails, qui permettent un « raccord » véritablement sensible de la plateforme aux tissus des sites sur lesquels elle s’implante, mais aussi par le retraitement de l‘espace élargi, voire par la refonte totale de certains lieux particuliers confiés à la maîtrise d’œuvre. Ainsi, chaque tronçon de la ligne, chaque station, chaque mobilier, chaque bâtiment technique, abris vélos, parcs relais et même bordure a été dessiné avec soin et leurs abords ont été restructurés et redessinés avec le même soin, redonnant à l'espace public une qualité qu'il avait parfois perdue au bénéfice de la voirie automobile et son encombrant système de signalisation. Sur le plan environnemental,  le projet met en place une plateforme très majoritairement en sol naturel, (en pierre pavée et en dalles dans les secteurs du grand axe, de la gare, de la place Pilorget, et végétalisée sur près de 7 km du parcours. Il conserve et renforce les structures paysagères en place (Europe, Tranchée, Grammont, Pont Cher,…), plante plus 2000 nouveaux arbres, installe également de nouvelles essences pour renforcer ainsi le caractère d’une grande promenade végétale. Les stations implantées régulièrement, affichent une forte qualité d’usage et architecturale d’une façon déclinée mais identique sur tout le parcours. Equipées d’un mobilier épuré, avec un « totem » et les « rayures » de Daniel Buren facilitant leur repérage de loin en loin, elles sont parfois plantées d’arbres qui renforcent leur côté convivial. La construction de la première ligne constitue l’un des plus grands chantiers que Tours ait jamais connu. Projet réunificateur et fédérateur entre la première ville de l’agglomération et sa couronne. Il accorde, dans cette logique, une nouvelle identité et un nouveau statut aux espaces remarquables situés sur son parcours. Ces espaces majeurs qui font l’objet de réaménagements spécifiques, souvent à l’avantage du piéton deviendront ainsi symbole d’union, d’échange et de partage. 

 

Localisation: 
Tours (37)
Maître d'ouvrage: 
SITCAT
Assistant maître d'ouvrage: 
Groupement SET/TRANSAMO "Cité Tram"
Rôle MOE: 
Architecte Urbaniste Cotraitant
Mission: 
MOP base
Montant: 
152 M€ HT
Début études: 
2009
Livraison: 
2013
Type de travaux: 
Aménagement urbain et paysagé
Créateur associé: 
Richez-Associés / Pierre Bideau / V Pictures
Référence: 
09.03C