Construction d’un Conservatoire – VILLEPARISIS (77) 2025
Dans un nouvel urbanisme bien ordonné, le projet se positionne en continuité de l'équipement existant, en tant que point d'ancrage à l'angle de l'avenue A. Briand et de la rue de l'Île-de-France. Il met en valeur sa qualité architecturale le long de ces artères et son rôle de repère. Intégré au centre culturel et à la médiathèque, il déploie toutes les fonctions nécessaires, s'étendant comme une sorte d'éventail d'une rue à l'autre tout en préservant l'indépendance sécurisée des deux établissements. À l'arrière, le stationnement est réorganisé de manière rationnelle et très fonctionnelle, incluant une petite cour de livraison au nord. Un mail planté guide les visiteurs le long du bâtiment, se transformant en une promenade couverte grâce aux étages du conservatoire en porte-à-faux qui les protègent. Cette proposition s'accompagne également d'un réaménagement du parvis, où convergent les différents cheminements existants et projetés, offrant ainsi une perspective directe vers l'entrée du projet. Ce dispositif attire l'attention vers le hall étendu en façade, où les multiples entrées dévoilent la diversité de l'équipement. Des lignes au sol suivent les principaux axes de circulation des visiteurs, évoquant les aiguilles d'une horloge, avec la sculpture existante en forme de "V" de Vasarely au centre, en écho à la conception générale du projet. Le plan résulte de la combinaison de deux formes géométriques simples: la première issue au RDC de l’étirement du hall, se retourne, en équerre, le long de la salle existante, pour y positionner parallèlement l’auditorium accessible frontalement. L'autre, de forme carrée, s'incline vers l'ouest pour suivre l'alignement de l'avenue. Les différents étages sont organisés dans cette dernière, avec l'administration et la logistique au RDC, le pôle de danse et les loges au premier étage, suivis d'un niveau technique intermédiaire exploitant les différentes hauteurs de salle requises, puis la musique au deuxième étage avec des espaces entourant un patio paysager. Architecturalement le conservatoire est compact et cohérent, une machine introvertie composée d'une accumulation de boîtes techniques acoustiquement performantes. Cependant, il cherche également à se présenter comme une entité vivante. Des découpes et des évidements sculptent sa masse, lui conférant une élégance et une présence sculpturale renforcées par une finition minutieuse du béton, caractéristique des édifices culturels, qui en font un repère. C'est particulièrement visible avec les étages en porte-à-faux du côté de l'avenue, qui semblent "embrasser" les passants venant du parking, les conduisant vers le parvis tout en protégeant le chemin d'accès au hall. Cette dimension anthropomorphique est accentuée par la salle de pratique collective au deuxième étage, qui marque l'angle de l'avenue comme un véritable "œil cyclopéen" tourné vers la ville, qui semble lui accorder la profondeur d'un regard attentif. Au-dessus du socle étendu et de l'entrée, la large « loggia » du palier d’étage anime l’articulation entre existant et projet en cadrant les flux d'élèves ou de spectateurs. Les façades en béton sérigraphié, avec leurs motifs en losanges rappelant les œuvres de l'artiste qui marque la ville et le parvis bordant le bâtiment, rendent son architecture facilement identifiable et distinctive. Intégré à l'existant en premier plan par le prolongement du hall, ce projet contribue ainsi à créer un ensemble harmonieux et cohérent où l'architecture rencontre l'art, le design, le graphisme et la typographie, offrant à la ville de Villeparisis bien plus qu'un simple lieu culturel, mais un véritable symbole de contemporanéité