Hôpital - Cancale (35) 2014
Le projet s’installe dans la ZAC « Les Prés Bosgers », dans un environnement essentiellement pavillonnaire avec quelques immeubles collectifs en projet, et une zone d’activité en phase d’extension. Il s’étire en nappe dans le paysage selon un axe parallèle à la voie nouvelle, en disposant l’entrée « place de village » en face de l’accès principal réservé. La volumétrie qui va du simple rez-de-chaussée jusqu’au R+2, est associée à une composition générale en « ailes de papillons », qui ouvre les unités sur le paysage en évitant les vis-à-vis. Elle est aérée par les patios végétalisés qui concourent à rendre l’édifice accueillant, et à trouver un équilibre entre compacité, modularité et convivialité. Assagie dans sa géométrie, l’architecture est ici déployée à « fleur de paysage » en privilégiant l’horizontal. Par son emprise, le bâtiment tient le territoire et marque son enracinement dans le site. Les façades déclinent le crédo d’une modernité, (ordre et orthogonalité), faite pour rassurer et pour fonctionner. L’écriture est résolument contemporaine, tout en assumant une certaine contextualité avec les toitures en zinc qui installent le projet en douceur dans le paysage urbain et végétal en présence. Les façades se déclinent, se hiérarchisent selon le rôle dédié à chacune d’elles ou selon la spécificité des lieux qu’elles protègent. Plus urbaines sur l’entrée, marquée par l’auvent protecteur, pour servir de repère urbain fort et remarquable, sans pour autant être ostentatoire, elles s’adoucissent ensuite sur la périphérie de l’hébergement. Ici elles sont hiérarchisées verticalement avec un socle de béton sérigraphié et lasuré gris, gravé d’un motif organique "d’algues marines" évoquant la mer toute proche. Celui-ci est repris en perforations pour les grands panneaux d’aluminium anodisé habillant en double peau les pignons des unités qui semblent ainsi se projeter en avant en se dématérialisant. Latéralement, les élévations sont rythmées par les fenêtres qui s’étirent verticalement avec des impostes colorées et des allèges vitrées et sérigraphiées au bénéfice évident des vues sur l’extérieur. Les claustras coulissants du R de C et les pare soleil en drapeaux de couleur qui marquent les chambres en reprenant en écho certaines de leurs teintes, affirment le caractère domestique et résidentiel recherché. Le travail proposé sur la couleur et la matière participent à cette réflexion. Les menuiseries aluminium laquées grises font écho aux toitures en zinc et au socle béton, tandis que l’enduit blanc et l’aluminium anodisé, s’associent en douceur aux teintes rouille des impostes des fenêtres et des claustras en bois bakélisé, ou encore à celles des lames pare soleil déclinées dans des teintes complémentaires et disposées de façon aléatoire pour faire vibrer l’étage sur son socle. L’ensemble s’harmonise avec le vert du paysage, pour susciter l’ambiance chaleureuse recherchée tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, en s’éloignant ainsi résolument de l’image hospitalière traditionnelle. Ce travail vise à faciliter l’adaptation et l’appropriation de son nouveau cadre de vie par les futurs résidents et patients. Il permet de redonner à chacun un sentiment d’intimité fort, installé au sein d’un ensemble construit plus large, plus urbain et paysager.
