Reconstruction de la Maison de la Culture - Bourges (18) 2021

Ce projet s’installe dans un contexte marqué par l’histoire, il puise dans sa position intermédiaire sur la place Séraucourt dominée par le château d’eau, et à mi chemin entre l’ancienne maison de la culture et l’ENMD, l’idée d’un bouclage du parcours culturel que cette nouvelle implantation suggère fortement. En plan, le projet « règle » sa géométrie au niveau de la place avec précision pour parfaire son image architecturale, tout en gardant sa logique d’inscription dans le site. Ainsi, posé sur son socle béton qui le cale dans la pente, il s’affiche dans une forme rectangulaire lisse et épurée, soulignée par un auvent métallique fin et légèrement débordant côté mail, pour organiser la transition avec ce dernier, et plus encore côté parvis pour marquer et protéger son entrée. Intégralement couvert de verre sur sa périphérie pour affirmer à la fois sa force et la simplicité de son parti, cette enceinte bâtie offre en transparence des vues sur les volumes qui abritent les différentes fonctions de l’équipement, qu’il fédère en les englobant totalement, ou en les laissant parfois s’échapper partiellement. L’intégration du projet se fait harmonieusement avec une forme générale rectangulaire en plan qui fait écho à celle de la place et une peau de verre qui selon la lumière ou les masses qu’elle recouvre, joue d’une certaine immatérialité quand elle est transparente, mais aussi quand elle reflète les arbres alentour dans lesquels le projet se fond en douceur. Ce principe, très affirmé et contextuel, se peaufine ensuite dans le traitement de « l’entre deux » couvert par l’auvent, pour confirmer, d’une part le rapport aux masses boisées qui bordent le projet, et d’autre part pour hiérarchiser ses façades en mettant en valeur les plus publiques. Ainsi sur les façades est et nord, se positionnent perpendiculairement aux élévations, de hauts panneaux de béton partiellement évidés, jouant tour à tour un rôle structurel de supports de l’auvent, de marqueurs architecturaux et plastiques rythmant le linéaire du bâti, ou encore de filtres solaires ou visuels. En évoquant les « pendrillons » bordant la scène d’un théâtre que serait le grand hall carré qui se dévoile à l’angle nord/est, ils installent ainsi la notion du vu et du deviné, propices à des découvertes différenciées et progressives de l'édifice. Côté ouest, ils se rabattent parallèlement à la façade, pour la protéger du soleil en organisant un léger débord volumétrique qui dynamise l’élévation en faisant glisser la strate principale sur son socle. Pour parfaire cette démarche, qui fait à la fois référence au monde du spectacle et à celui du végétal, les panneaux se découpent selon une structure arbustive, qui renforce l’image insolite de l’équipement tout en peaufinant son rapport d’échelle avec la masse boisée qui le bordent et dans laquelle il se fond. Au dessus, la cage de scène émerge dans le ciel, en affichant une texture de peau évoquant le feuillage de ces arbres dont elle reprend la hauteur moyenne des houppiers, en complétant ainsi la canopée existante, comme pour en reconstituer la partie dédiée à l’opération. L'ensemble de ces dispositions font de ce bâtiment un équipement « vivant » qui traduit l'idée de « foisonnement artistique et culturel» en la transcendant. Un lieu à la fois fonctionnel et adapté aux techniques d’aujourd’hui, accueillant et qui favorise les rencontres entre artistes et public. Un lieu ouvert, perméable, qui s’ouvre sur la ville et qui inversement soit une invite à y pénétrer. Un lieu clair et lumineux qui confirme sa polyvalence artistique avec des activités multiples abritées sous un même toit. Enfin un lieu qui offre une image architecturale de référence dans le paysage urbain de la cité, bien intégrée, respectueuse de l’histoire mais emblématique et représentative d'une architecture d’aujourd’hui qui soit aussi résolument tournée vers l’avenir. Un équipement de première importance, au sein d’autres proches, avec qui il symbolisera toute la richesse culturelle de la ville.

Localisation: 
Bourges (18)
Maître d'ouvrage: 
Mairie de Bourges
Assistant maître d'ouvrage: 
A2MO
Rôle MOE: 
Architecte Mandataire
Mission: 
MOP base
Montant: 
20 836 000 €HT
Surface plancher: 
8 940 m²
Début études: 
2013
Livraison: 
2021
Type de travaux: 
Construction neuve
Référence: 
1318